Conférence : L’acidification des océans : la “maléfique sœur jumelle du réchauffement climatique” – Thomas Lacoue-Labarthe, LIENSs La Rochelle

Le réchauffement climatique : tout un chacun a pu le constater ces derniers mois, ce n’est plus une menace proférée par les membres du GIEC mais bien une réalité de notre quotidien.  Si les désordres des milieux terrestres sont palpables, températures en hausse, intensification des pluies, sécheresses, …, les océans sont eux aussi sujets à d’importantes modifications voire dérèglements. Ne parle-t-on pas maintenant de canicules marines ? La hausse des températures de l’eau n’est pas le seul phénomène inquiétant.

 Plus sournoisement la qualité et la composition chimique de l’eau de mer se modifient. L’océan représente un puits de carbone anthropique important. L’absorption de ce CO₂ anthropique depuis plus de 250 ans a conduit à une baisse du pH de plus de 0,1 unité dans les eaux de surface – cela correspond à une augmentation de la concentration des ions H+ de près de 30%. Ce phénomène, connu sous le nom d’acidification des océans, est amené à s’aggraver au cours des prochaines décennies, puisque les projections estiment que le pH dans les eaux de surface pourrait baisser de -0.4 unité pH en 2100 par rapport à l’actuel.

Il est acquis que ces changements majeurs de la chimie de l’eau ont de graves conséquences sur les organismes :  l’augmentation de l’acidité compromet la croissance et la solidité des coquilles et squelettes chez les organismes calcaires. L’augmentation de CO₂ dissous provoque aussi de nombreux effets sur la respiration, la production d’énergie, l’immunité et le comportement, notamment chez les poissons, les crustacés et les céphalopodes. Au contraire, les plantes et algues photosynthétiques peuvent tirer bénéfice de ce changement, incluant les algues toxiques qui peuvent compromettre la santé humaine à travers la contamination des ressources trophiques.

Lors de cette présentation Thomas Lacoue-Labarthe, chercheur au laboratoire LIttoral ENvironnement et Sociétés de l‘université de la Rochelle, fera un bilan non exhaustif des connaissances sur les impacts de l’acidification des océans, et présentera les principaux verrous qui mobilisent les efforts de recherche actuels en France dans ce domaine. 

Sujet un peu technique, mais certainement passionnant.